Zürs Porsche Treffen 2025

Récit d'un voyage aux sources de la passion Porsche, en Autriche et en 356 Pré-A.

Valentin et moi étions invités mi-septembre de l’an dernier à un meeting Porsche 356 préA à ZÜRS dans les Alpes autrichiennes, mais malheureusement annulé en dernière minute en raison d’une chute inopinée d’un mètre de neige (le 10 septembre !).

Reporté sur la période du 24 au 27 juillet dernier, nous voilà repartis vers l’Autriche en cabriolet PréA, via Osenbach, premier relais du voyage dans l’agréable refuge de Valentin au sein de son Alsace familiale.

Depuis que j’ai découvert l’illustration suivante de la station de ski enneigée montrant au premier plan un magnifique coupé vert radium de 1952, j’ai rêvé de participer au « Treffen » de ZÜRS, fréquenté par les premiers Porschistes au début des années ’50, au même titre que Merano dans le Tyrol Austro-Italien, Ville d’Eau réputée et germanophone.

Coupé Radium arrivé au bas des pentes ...

Nous reprenons donc la route le lendemain en Allemagne sous un ciel assez dégagé et un trafic intense au nord du Lac de Constance, pour arriver dans la soirée à notre destination, le très bel hôtel Enzian (la Gentiane) à Zürs. Déjà des préA en nombre sur le parking, mais aussi quelques 911 et 356 ABC. Un club italien devant participer avec une quinzaine de voitures ayant fait faux-bond, l’organisateur a dû ouvrir la liste d’attente à d’autres catégories.

Néanmoins, près de 25 belles préA étaient de la partie, coupés, cabriolets et speedsters, dont un Carrera GS-GT, la grande majorité venant d’Allemagne et de Hollande.

Nous sommes le seul équipage français.

Nous retrouvons avec plaisir Albert et Bernadette Haefner, francophones, ainsi que Thibaut Boey et son coupé Continental.

Albert et Valentin, une même passion ...

Les organisateurs sont des personnages prestigieux de la course automobile, le premier étant Hans-Joachim Stück, pilote F1 durant 6 saisons, pilote d’endurance Porsche, avec 18 participations au Mans, 7 podiums et 2 victoires sur 962C; le second étant Klaus Ludwig qui a gagné 118 courses au cours de sa carrière de pilote de GT, sport-prototype, plus 3 fois champion de DTM.

HJS = Hans-Joachim Stück

Le pace-car de la meute

Stück et Ludwig nous ouvraient la route sans mollir, l’un en 356 et l’autre en 2,7 Carrera RS.

Il a plu pendant les 2 jours de roulage, beaucoup le premier jour, et intensément le second, pendant lequel on a ignoré les plus beaux panoramas des Alpes autrichiennes par la Silvretta, les yeux rivés sur le copain de devant dans un brouillard aussi persistant que les trombes d’eau.

Photo typique d'une petite pause à un col ...

Côté positif nous avons pu vérifier l’étanchéité de la capote, l’étrange résistance des essuie-glaces qui m’avaient lâché à la Ronde Cévenole, et l’efficacité toute relative des minces pneus chaussant les jantes de 16 sur une chaussée détrempée. Il est à signaler pourtant que les routes sont toutes en excellent état, et que la signalisation est parfaite, y compris les bandes blanches marquant les bas-côtés, qui ont tendance à être négligées chez nous.

La deuxième journée s’est achevée à Zürs dans une franche bonne humeur, avec comme il va de soi une arrivée à l’hôtel bien arrosée (de bière cette fois) accompagnée des musiciens du village et du padre local en habit de moine, tout sourire le bock à la main, un géant heureux trinquant avec chacun. Il aurait eu son succès dans une pub pour une bière d’abbaye.

Il s’est ensuite appliqué à bénir les autos avec un balai ch….e trempé dans un seau à champagne, juché sur un Kettenkrad des années 40 de l’armée allemande, une motochenille NSU restaurée, sortie d’une grange par le patron de l’hôtel, qui a suscité beaucoup d’intérêt de la part de Valentin.

Plus surprenant, après la bénédiction il a sorti son livre de prières, a prononcé une homélie dans le plus grand silence de la centaine de personnes présentes et il a demandé à l’assistance de se joindre à lui pour un Notre-Père en allemand que tous ont récité.